Le gouvernement souhaite faire fonctionner les centrales à charbon plus rapidement afin de garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique au cours de l’hiver prochain. C’est ce qu’ont annoncé le ministre Rob Jetten (climat et énergie) et le secrétaire d’État Hans Vijlbrief (mines) lors d’une conférence de presse tenue lundi après-midi.
En produisant plus d’énergie avec des centrales au charbon, on a besoin de moins de gaz. Il n’y a pas de pénurie de gaz aux Pays-Bas pour le moment, mais le Cabinet estime que le risque « de ne rien faire est trop grand ».
Depuis ce mois-ci, la Russie ne fournit plus de gaz aux Pays-Bas, tout comme les Russes ont déjà coupé (partiellement) l’approvisionnement en gaz d’autres pays européens. Cela a tout à voir avec la guerre en Ukraine et les sanctions subséquentes contre la Russie. Le gouvernement est donc préoccupé par les installations de stockage de gaz en Europe.
Ces dernières années, les centrales électriques au charbon ont en effet ralenti ou complètement arrêté leurs activités afin de réduire les émissions de CO2. C’était une façon de se conformer au verdict d’Urgenda et c’est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques des prochaines années.
Une loi stipulait que les centrales à charbon devaient fermer en 2030 et cela restera le cas, a expliqué M. Jetten. En outre, une loi temporaire stipule que les centrales électriques au charbon ne peuvent fonctionner qu’à 35 % de leur capacité jusqu’à cette date. Ils ont été compensés pour cette limitation de production.
Jetten arrive au Prinsjesdag avec des plans supplémentaires pour limiter les émissions de CO2
Cette loi va maintenant entrer en vigueur, permettant aux centrales électriques au charbon de fonctionner à nouveau à pleine capacité. Cela permettrait d’économiser 2 milliards de mètres cubes de gaz par an. En outre, les centrales électriques ne doivent plus être indemnisées, ce qui signifie que le gouvernement disposera probablement de beaucoup plus d’argent.
Le cabinet part du principe que les centrales au charbon augmenteront elles-mêmes leur production, même si le régime de compensation est très intéressant. L’augmentation de la production devrait prendre quelques semaines, car il faut encore acheter du charbon, par exemple.
Jetten va « tout mettre en œuvre » pour compenser intégralement les émissions nettes de CO2, afin que les objectifs climatiques restent en vue. Le cabinet veut réduire les émissions de 55 % en 2030. Jetten annoncera des mesures supplémentaires à ce sujet lors du Prinsjesdag.
Plan de crise en place, mais « pas de pénurie de gaz pour le moment ».
En plus de la levée de la restriction de production des centrales électriques au charbon, le cabinet a décidé de déclarer le premier niveau de crise du gaz. C’est ainsi que le plan de protection et de récupération des gaz entre en vigueur. Le ministre Jetten souligne toutefois qu’il n’y a pas de pénurie de gaz en ce moment. Il s’agit de mesures préventives.
Qu’est-ce que le plan de protection et de récupération des gaz ?
- Un plan de mesures qui peuvent être prises si une pénurie de gaz est imminente.
- Il existe trois niveaux de crise
- Le premier niveau d' »alerte précoce » est maintenant en vigueur.
- Les compagnies gazières doivent désormais fournir quotidiennement des informations détaillées supplémentaires sur les approvisionnements et les stocks réels de gaz.
- Cela permet au gouvernement de mieux surveiller le marché du gaz et d’intervenir davantage si nécessaire.
Le gouvernement veut également se concentrer sur des économies encore plus importantes. Ils vont aider financièrement les consommateurs à grande échelle à utiliser moins de gaz. Ils peuvent soumettre un plan à cet effet.
Les consommateurs ne remarqueront rien de ces mesures, pense M. Jetten. Les prix de l’énergie ne vont pas soudainement baisser en raison du fonctionnement supplémentaire des centrales au charbon et des mesures d’économie. Au cours de la période à venir, le cabinet examinera la possibilité de mettre en place des programmes supplémentaires pour les personnes à faibles revenus.
L’extraction du gaz de Groningue n’est vraiment qu’un « dernier recours ».
Une autre option consiste à augmenter à nouveau la production de gaz à Groningue, mais cette option n’entre en ligne de compte qu’en « tout dernier recours », a déclaré M. Vijlbrief. Il a souligné une nouvelle fois que la production supplémentaire de gaz n’est pas sûre en ce moment.
Pour prendre cette décision, il faudrait créer un risque de sécurité aigu pour les Pays-Bas, qui devrait être mis en balance avec le risque de sécurité pour les personnes vivant à Groningue. Par exemple, si les hôpitaux ne peuvent plus être chauffés ou si les ménages ne peuvent plus cuisiner. Avant cela, de nombreuses autres mesures peuvent être prises, qui sont énumérées dans le plan de protection et de récupération des gaz.