Il est encore très incertain que le gouvernement soit sur la bonne voie pour atteindre les objectifs climatiques de 2030. De grands éléments de la politique climatique ne sont pas encore assez concrets pour que l’Agence néerlandaise d’évaluation de l’environnement (PBL) les intègre dans ses estimations des émissions de gaz à effet de serre.
Les derniers calculs du PBL montrent que les émissions de CO2 diminueront de 39 à 50 % d’ici 2030 par rapport à 1990. Il s’agit d’un résultat légèrement meilleur que l’année dernière, où l’on prévoyait une baisse de 38 à 48 %. L’objectif climatique pour 2030 est une réduction des émissions de 55 à 60 %.
Mais une grande partie de la politique climatique de la coalition ne figure pas encore dans les chiffres publiés par le PBL le jour du budget. L’agence de planification n’examine que les plans qui étaient déjà en vigueur ou clairement élaborés au printemps dernier. La plupart des propositions de l’accord de coalition n’étaient pas si avancées à l’époque.
Il s’agit, par exemple, d’investir des milliards dans l’hydrogène vert et d’autres énergies renouvelables, de rendre obligatoire la pompe à chaleur (hybride) et de racheter des exploitations d’élevage en raison des émissions d’azote. Le 1er novembre, PBL publiera un premier calcul qui intègre les effets de ces plans, mais qui comporte lui aussi de grandes incertitudes.
Quoi qu’il en soit, le PBL prévient que le « contexte social en évolution rapide » rend difficile la prédiction de la vitesse à laquelle les émissions de gaz à effet de serre vont diminuer. La reprise après la crise corona, la crise énergétique, la crise de l’azote et le marché du travail tendu rendent plus difficile le calcul de la vitesse à laquelle les Pays-Bas peuvent faire de la durabilité une réalité.
Plus de clarté
Outre le PBL, le Conseil d’État estime également que la politique climatique de la coalition n’est pas encore assez claire. « Le gouvernement fait preuve d’une grande ambition, mais donne trop peu d’indications sur ce qui se passera concrètement à court et à long terme », écrit le conseiller principal du gouvernement dans son avis annuel sur les mesures climatiques.
Le gouvernement devrait non seulement élaborer ces mesures, mais aussi indiquer clairement lesquelles seront prioritaires. En outre, le Conseil d’État recommande de donner au ministre du climat et de l’énergie un rôle encore plus important dans l’élaboration de la politique climatique dans tous les ministères.
Des économies d’énergie grâce à des prix élevés
Bien que de nombreuses politiques gouvernementales doivent encore être élaborées, la hausse des prix de l’énergie est déjà un facteur de durabilité. Les consommateurs et les entreprises consomment moins d’énergie et investissent dans l’écologisation. Cela explique en partie pourquoi le PBL prévoit une baisse des émissions légèrement plus forte que l’année dernière.
Cette année montre déjà que les ménages et l’industrie utilisent beaucoup moins de gaz, atteignant ainsi l’objectif dit « Urgenda ». La grande question est de savoir dans quelle mesure cette économie d’énergie est permanente. Cela déterminera (en partie) à quel point la tâche du cabinet en matière de climat sera encore difficile dans les années à venir.
Le Conseil d’État demande au gouvernement d’accélérer dès maintenant les économies d’énergie et les autres mesures climatiques. La crise peut « accélérer considérablement la transition énergétique », estiment les conseillers.