La Commission européenne va demander aux États membres, la semaine prochaine, de réduire immédiatement leur consommation de gaz. C’est ce qu’écrit le journal économique Financial Times (FT) lundi sur la base d’un projet de document ayant fait l’objet d’une fuite.
Cette nouvelle fait suite à un avertissement de l’agence de l’énergie AIE. L’agence a déclaré lundi que les alternatives au gaz russe ne sont désormais plus suffisantes pour reconstituer les réserves d’énergie pour l’hiver prochain. Le chef de l’AIE, Fatih Birol, pense que la consommation de gaz devrait être réduite immédiatement pour pouvoir remplir suffisamment les stocks de gaz.
L’UE le suggère également pour éviter un éventuel scénario catastrophe. « Agir ensemble maintenant sera moins douloureux et moins perturbateur et évitera de devoir prendre des mesures non préparées et non coordonnées dans une éventuelle situation de crise », écrit l’UE selon FT.
La proposition qui a fait l’objet d’une fuite la semaine prochaine sera d’abord une réduction des gaz sur une base volontaire. Il est prévu que le document final contienne également des objectifs de réduction de la consommation de gaz. On ne sait pas encore à quoi ressemblent ces cibles.
Le document prévient également que les objectifs peuvent devenir obligatoires si l’approvisionnement en gaz est soudainement interrompu. Le gaz naturel provient toujours de Russie, mais beaucoup moins que les années précédentes : en juin, le flux de gaz entre la Russie et l’UE était inférieur d’environ 30 % à la moyenne des cinq dernières années.
Gazprom invoque la force majeure
L’appel de la Commission européenne et l’avertissement de l’AIE ne tombent pas tout à fait du ciel. Reuters rapporte lundi que Gazprom, dans une lettre datée du 14 juillet, a invoqué la force majeure pour ses exportations de gaz.
Les entreprises allemandes Uniper et RWE, entre autres, auraient reçu la lettre de Gazprom. Selon les initiés, la déclaration de force majeure s’applique à l’approvisionnement via le Nord Stream 1 (NS1). Ce dernier est arrêté depuis le 11 juillet en raison d’une maintenance planifiée.
Hans van Cleef, économiste senior en énergie chez ABN AMRO, a déclaré à Reuters que l’approvisionnement via NS1 ne sera pas repris. L’autrichien OMV n’est pas prêt à aller aussi loin. Pour l’instant, cette entreprise part du principe que l’approvisionnement reprendra dès que les travaux seront terminés jeudi.