L’Union européenne accorde un label vert au gaz naturel et à l’énergie nucléaire. Maintenant que les deux sources d’énergie sont officiellement « durables », les entreprises peuvent plus facilement attirer les investissements. Cette décision suscite une forte opposition au sein du Parlement européen.
La Commission européenne estime que des centrales au gaz et des centrales nucléaires seront nécessaires dans les années à venir pour remplacer les centrales au charbon, encore plus polluantes. Cela s’explique par le fait que l’on ne produit pas encore suffisamment de véritable énergie durable.
Les centrales nucléaires, qui n’émettent pas de gaz à effet de serre comme le CO2, peuvent également rendre l’approvisionnement énergétique plus large et plus stable par la suite, estime la commission. Pour les centrales électriques au gaz, la condition est qu’elles doivent passer à une énergie propre, comme l’hydrogène, au plus tard en 2035.
Les opposants estiment que la transition vers, par exemple, l’énergie solaire et éolienne sera retardée si beaucoup d’argent est investi dans les centrales à gaz et nucléaires. En outre, Bruxelles ne pourrait jamais critiquer lorsqu’un autre pays construit une nouvelle usine à gaz.
Les opposants n’ont finalement obtenu que 278 députés européens, alors qu’il leur en fallait 353 pour contrecarrer les plans. Les gouvernements nationaux des pays de l’UE peuvent également encore arrêter le label vert, mais cela semble pratiquement impossible. Les Pays-Bas et la plupart des autres États membres ont déjà exprimé leur soutien.
Plus d’argent pour la transition
Si l’énergie provenant du gaz et des centrales nucléaires n’avait pas reçu le label vert, ces sources d’énergie n’auraient pas été interdites. Mais les investisseurs, comme les banques et les fonds de pension, pourraient s’en être retirés.
Les eurodéputés du VVD et du CDA, entre autres, sont heureux de l’approbation de la « taxonomie ». Cela permettra de libérer « plus d’argent pour une transition énergétique réalisable et durable », affirme le VVD. « Grâce à cela, nous pouvons simultanément accroître notre indépendance énergétique. »
Un coup dur pour la réputation de l’UE
Bas Eickhout, membre de GreenLeft, estime au contraire que c’est un signal désastreux. « Un coup dur pour la réputation de l’UE en tant que leader mondial en matière de climat et dans la lutte pour devenir indépendant du gaz russe. » Paul Tang, membre du PvdA, parle également d' »un revers embarrassant et honteux pour l’Europe en tant que leader dans la lutte contre le changement climatique ».
Les opposants déçus au gaz et au nucléaire ont déployé une banderole dans la tribune de la salle de l’assemblée de Strasbourg avec le slogan « Trahison ! ». Ils placent maintenant leurs espoirs dans les tribunaux européens. L’Autriche et le Luxembourg ont déjà annoncé leur intention de contester le plan.