Les Pays-Bas autorisent les centrales électriques au charbon à tourner à nouveau à plein régime, de sorte qu’il faut moins de gaz naturel (russe) pour produire de l’électricité. Cela entraînera des émissions supplémentaires de CO2, mais l’objectif climatique national ne sera probablement pas en jeu cette année.
L’année dernière, l’objectif fixé par le dossier climatique Urgenda n’a pas été atteint. Les émissions ont diminué de 23,9 % par rapport à 1990, selon les chiffres provisoires de Statistics Netherlands, alors que le juge souhaitait que cette diminution soit d’au moins 25 %.
Le prix élevé du gaz a permis de réaliser d’importantes économies sur notre consommation d’énergie cette année. Les gens ont baissé leur chauffage et pris des douches plus courtes pour économiser sur leurs factures d’énergie. Les usines et les serres ont également utilisé moins de gaz.
En outre, le printemps relativement doux a fait que nous avons eu besoin de moins de gaz pour chauffer les maisons et les locaux commerciaux. La consommation de gaz dans l’ensemble des Pays-Bas a diminué d’un quart entre janvier et mai, selon les récents chiffres de Gasunie.
Notre approvisionnement en électricité devient également un peu plus vert chaque année, grâce à l’augmentation du nombre de panneaux solaires et d’éoliennes. L’année dernière, environ un tiers de l’électricité provenait du soleil et du vent, alors qu’un an plus tôt, ce chiffre dépassait à peine un quart. Cette croissance se poursuit cette année, de sorte que les jours de grand soleil, les centrales électriques ne doivent pas travailler autant pour produire de l’électricité.
Les émissions se dirigent vers moins 30 pour cent
En raison de tous ces facteurs, les émissions ont diminué de 11 % au cours des trois premiers mois de 2022, a calculé CBS. Près de 5 mégatonnes de CO2 en moins dans l’air.
Cette économie est plus importante que les émissions supplémentaires que les centrales électriques au charbon produisent lorsqu’elles fonctionnent à plein régime pendant une année entière. L’abolition de la loi qui limite la production des centrales à charbon entraînera un maximum de 4,5 mégatonnes d’émissions supplémentaires par an, écrit Rob Jetten, ministre du climat et de l’énergie, dans une lettre adressée lundi à la Chambre basse.
L’expert en énergie Martien Visser pense que les Pays-Bas se dirigent cette année vers une baisse de 30 % des émissions de CO2 par rapport à 1990. Twitter. Selon lui, si les centrales au charbon tournent à plein régime au second semestre, la différence sera d’un point de pourcentage et nous obtiendrons moins 29 %, ce qui est largement suffisant pour atteindre l’objectif d’Urgenda.
Jetten veut compenser les émissions de charbon
Mais si nous avons des hivers très froids au cours des deux prochaines années et que la consommation d’énergie augmente à nouveau, l’objectif climatique pourrait encore être compromis, avertit M. Jetten. C’est pourquoi il veut prendre des mesures supplémentaires pour compenser les émissions des centrales au charbon dans les années à venir. Elles doivent également garantir que les Pays-Bas continuent à œuvrer en faveur d’une réduction des émissions de CO2 d’au moins 55 % d’ici 2030.
On ne sait pas encore quelles seront ces mesures supplémentaires, mais dans sa lettre au Parlement, le ministre du climat laisse entendre qu’il vise principalement des économies d’énergie supplémentaires. La production d’énergie supplémentaire durable est difficile à court terme en raison des problèmes de capacité du réseau électrique et du long délai nécessaire pour construire des parcs éoliens, par exemple.
Comme le gouvernement ne doit plus indemniser les centrales au charbon pour la limitation de leur production, une importante somme d’argent sera disponible et le gouvernement souhaite l’utiliser pour inciter les grands utilisateurs de gaz à réduire temporairement leur consommation. Par le biais d’une sorte de vente aux enchères, les entreprises peuvent enchérir les unes contre les autres afin d’économiser le plus de gaz possible à moindre coût.
À l’origine, cette vente aux enchères avait été conçue comme une mesure d’urgence en cas de pénurie de gaz, mais selon un porte-parole de Jetten, le ministère y voit désormais une option permettant de réaliser des économies de gaz et de CO2 dès le départ. Le cabinet veut prendre une décision sur la vente aux enchères d’ici août.