Les exportations de gaz russe sont actuellement inférieures de plus d’un quart à leur niveau d’il y a un an. C’est ce que révèlent les chiffres de la compagnie nationale russe de gaz Gazprom pour les cinq premiers mois de cette année. La principale raison est que l’Europe reçoit moins de gaz en raison de l’invasion russe en Ukraine.
En moyenne, ces pays reçoivent 27,6 % de gaz en moins que pendant la même période en 2021. Gazprom a également indiqué que davantage de gaz a été acheminé vers la Chine, bien que la société n’ait pas communiqué de chiffres à ce sujet. Le groupe gazier a exporté un total de 61 milliards de mètres cubes de gaz au cours des cinq premiers mois de cette année.
Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février, les exportations de gaz russe sont sous pression. Bien que le gaz naturel ait continué à circuler, les appels à cesser d’acheter du gaz à la Russie se sont multipliés ces derniers mois. Étant donné que de nombreux pays européens sont largement tributaires de ce gaz, un boycott total n’a pas encore eu lieu.
Cependant, la quantité de gaz russe qui arrive en Europe diminue. Et cette baisse va probablement se poursuivre dans les mois à venir. Récemment, Gazprom a annoncé l’arrêt des livraisons à la société néerlandaise GasTerra. Le négociant en gaz, qui appartient notamment à Shell, Esso Nederland et l’État néerlandais, refuse de payer en roubles.
L’UE ne veut pas se plier aux exigences de la Russie
Depuis quelque temps, la Russie exige que les « pays inamicaux », y compris les États membres de l’UE, paient leur gaz en roubles. L’UE ne veut pas s’y conformer et de nombreuses entreprises, dont GasTerra, n’en voient pas non plus l’intérêt. Le négociant en gaz néerlandais ne prévoit pas de problèmes, car il a acheté du gaz ailleurs.
De même, Shell ne sera plus approvisionné en gaz russe. Ce groupe a déjà acheté de moins en moins de gaz russe en raison de la guerre en Ukraine et continue de le faire. Auparavant, Gazprom avait déjà coupé la Finlande du gaz russe. Cela s’est produit après que les Finlandais aient décidé d’adhérer à l’OTAN. De même, la Pologne et la Bulgarie ne recevront plus de gaz de Gazprom.
La société russe n’a pas donné de détails sur les revenus tirés des livraisons de gaz. Toutefois, les prix actuels du gaz sont beaucoup plus élevés qu’il y a un an. Le prix sur la bourse du gaz d’Amsterdam, qui est normatif pour les prix européens, était d’environ 94 euros par mégawattheure mercredi. Un an plus tôt, ce montant était inférieur à 20 euros.