Vendredi, la Hongrie a une nouvelle fois menti pour obtenir un accord au niveau européen. Le pays bloque une proposition visant à instaurer un taux d’imposition minimal des bénéfices de 15 %. Ce n’est pas la première fois que les Hongrois font de l’obstruction : le pays a déjà bloqué plusieurs propositions visant à réduire les importations de pétrole russe.
L’introduction d’un taux minimum d’imposition des bénéfices figure en bonne place sur la liste des priorités de la présidence française de l’Union européenne depuis près de six mois. Cette présidence prend fin à la fin de ce mois.
Les Français ont semblé terminer leur mandat par un accord sur la réforme de l’impôt sur les bénéfices. La Pologne, le plus grand opposant à ce projet, a accepté vendredi après un certain nombre de concessions de la part de l’UE. Jusqu’à ce que la Hongrie torpille la proposition.
« La Hongrie ne peut pas accepter la directive fiscale. Nous ne sommes pas encore prêts », a déclaré le ministre hongrois des finances Mihaly Varga à ses homologues. Les Hongrois craignent notamment que la proposition actuelle n’aille plus loin que les autres pays, ce qui placerait les pays de l’UE en situation de désavantage concurrentiel par rapport, par exemple, aux États-Unis.
L’homologue français de M. Varga, Bruno Le Maire, affirme que ces problèmes ont été résolus depuis longtemps et qu’un accord est en fait une bonne chose pour l’UE. M. Le Maire affirme qu’il ne renonce pas, même s’il considère qu’un accord est « difficile ».
La directive envisagée se fonde sur un accord entre près de 140 pays sur une réforme majeure du système fiscal international, dans le but de lutter contre l’évasion et la fraude fiscales. Elle stipule que les multinationales dont le chiffre d’affaires annuel est égal ou supérieur à 750 millions d’euros ne doivent pas payer moins de 15 % d’impôts partout dans le monde. Les multinationales devront payer dans les pays où se trouvent leurs clients, et pas seulement dans le pays où se trouve le siège social.