Les travailleurs voient leur pouvoir d’achat s’évaporer en raison de la hausse continue des prix du carburant, de l’énergie et des denrées alimentaires, mais n’ont pas droit à un salaire plus élevé pour autant. Toutefois, ils sont actuellement dans une position plus forte pour négocier une augmentation de salaire en raison de l’étroitesse du marché du travail.
« Nous sommes maintenant vraiment dans un marché de salariés, donc les gens peuvent aller voir leur patron pour négocier un salaire plus élevé en attendant. Un employeur n’est pas obligé d’augmenter les salaires, même si les employés ne peuvent plus payer leurs factures en raison de l’inflation », explique Pascal Besselink, avocat spécialisé dans le droit du travail et membre de l’organisation de services juridiques DAS.
« Mais en raison de la pénurie, une entreprise peut, par exemple, répondre aux besoins d’un employé pour le retenir de cette manière. En outre, le salaire peut également être négocié lors de la discussion du contrat. »
L’association d’employeurs AWVN a fait savoir que les employés ont plus de pouvoir de négociation en ce moment. « Et nous constatons que ces derniers mois, de plus en plus d’accords sont conclus sur des montants nominaux dans les conventions collectives. Ensuite, cela concerne surtout les salariés qui sont autour du salaire minimum. »
Environ 1,25 million de salariés recevront cette année, en plus d’une augmentation salariale structurelle, un montant forfaitaire mensuel de 105 euros. Il s’agit d’employés dont les salaires sont inférieurs et qui travaillent dans les hôpitaux, le secteur des soins de santé mentale, les soins aux personnes handicapées et l’industrie automobile.
Augmentations salariales substantielles dans le cadre des négociations collectives
Les employeurs sont de plus en plus disposés à procéder à des augmentations salariales substantielles lors des négociations collectives en raison de l’inflation croissante. Selon l’AWVN, les salaires ont augmenté de 3,6 % en mai et plus de 110 000 travailleurs de la construction recevront une augmentation de 5 % l’année prochaine, la plus importante jamais enregistrée.
La FNV affirme qu’il y a un redressement dans les entreprises, mais pense que les salaires sont encore trop loin de l’inflation. Le syndicat fera donc une demande salariale beaucoup plus élevée lors de la prochaine saison de négociations collectives.
Selon M. Besselink, avocat spécialisé dans le droit du travail, il n’existe pratiquement aucun conflit juridique en matière d’inflation. « Il n’y a pratiquement aucune procédure. En tant que salarié, vous prenez également un risque en attaquant votre employeur en justice. Cela crée finalement une relation de travail perturbée. »