Les réseaux de chaleur ne devraient plus être la propriété des fournisseurs d’énergie mais des gouvernements. C’est ce que prévoit un plan que le ministre de l’Énergie, Rob Jetten, veut discuter en Conseil des ministres vendredi, rapportent divers médias. Les compagnies d’énergie sont en colère et menacent de ne plus investir dans les systèmes de chauffage.
Par notre comité de rédaction économiquePlusieurs centaines de milliers de Néerlandais et plusieurs milliers d’entreprises sont raccordés au réseau de chaleur, également appelé chauffage urbain. Ils reçoivent la chaleur résiduelle de l’industrie ou de la chaleur géothermique, par exemple.
Le gouvernement souhaite que plus d’un million de ménages soient raccordés à des réseaux de chaleur d’ici 2030. Ce faisant, les réseaux devraient apporter une contribution importante à la suppression du gaz aux Pays-Bas.
Actuellement, les systèmes de chauffage appartiennent principalement aux fournisseurs d’énergie, mais M. Jetten souhaite qu’ils soient détenus par les municipalités ou d’autres organismes publics. Son idée est de créer des sociétés locales d’énergie dans lesquelles le gouvernement est responsable mais où les sociétés commerciales participent également.
Vattenfall et Eneco protestent
Cela devrait permettre au gouvernement d’avoir plus d’influence sur l’approvisionnement en énergie. Les entreprises seront toujours autorisées à détenir une participation partielle, mais seulement pour moins de 50 %.
Le fournisseur d’énergie Vattenfall ne voit pas les plans. L’entreprise fait valoir qu’elle est ainsi mise à l’écart, tout en supportant un risque financier important. Vattenfall a donc annoncé jeudi qu’il ne voulait plus construire de nouveaux réseaux de chaleur et qu’il arrêterait pour l’instant ses extensions de réseaux existants.
L’entreprise a également souligné qu’elle investit dans les réseaux de chaleur pendant des décennies, mais que les municipalités peuvent changer de politique tous les quatre ans. En effet, il y a des élections municipales tous les quatre ans.
Eneco n’est pas non plus satisfait des plans. Selon l’entreprise énergétique, cela crée plus d’incertitude lorsqu’elle doit décider d’un investissement. Eneco a également le sentiment d’être exclu par cette mesure. La société indique qu’elle examine, zone par zone, s’il convient de poursuivre ses projets de réseaux de chaleur.