La Pologne va recevoir des dizaines de milliards d’euros du Fonds européen pour la relance de la Corona. La Commission européenne a longtemps refusé parce que le pays ne voulait pas laisser le pouvoir judiciaire faire son travail en toute indépendance, mais elle a cédé après des concessions du gouvernement de Varsovie. Les autres pays de l’UE doivent encore l’accepter.
Il y a plus d’un an, la Pologne a présenté sa demande pour obtenir 24 milliards d’euros de subventions et 12 milliards d’euros de prêts très bon marché. La quasi-totalité des autres pays de l’UE ont vu leur demande approuvée il y a longtemps, mais celle de la Pologne s’est heurtée au désaccord de Bruxelles en raison de la manière dont la Pologne traite l’État de droit.
Depuis que la Pologne a fait d’énormes sacrifices pour aider l’Ukraine voisine à traverser la guerre, il est de plus en plus difficile pour la Commission de garder le dos droit.
L’exécutif européen a également conclu des accords avec la Pologne pour mettre fin à l’emprise de la politique polonaise sur le système judiciaire. La Pologne a dissous une chambre disciplinaire qui pouvait s’occuper des juges qui n’aimaient pas le gouvernement. Le parlement polonais a donné son accord la semaine dernière. En outre, la loi disciplinaire polonaise doit être modifiée et les juges qui ont été illégalement licenciés doivent retrouver leur poste.
Le fait que la Pologne n’ait pas encore pleinement rempli ces conditions ne constitue pas une objection. Avec des « étapes et des objectifs » que la Pologne doit atteindre avant le prochain paiement, la Commission espère maintenir la pression, même si les groupes de défense des droits civils et les juges polonais eux-mêmes préviennent que leur indépendance est loin d’être garantie.
Une résistance farouche de Timmermans et d’autres personnalités sans résultat.
La bénédiction des commissaires européens ne s’est pas faite sans mal. Cinq poids lourds, dont Frans Timmermans, ont tenté en vain de bloquer l’approbation du plan de relance polonais, selon des initiés. Presque tous sont ou ont été impliqués dans la protection de l’État de droit dans l’UE.
Ces préoccupations sont également présentes au sein du Parlement européen. Les libéraux ont déjà demandé à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de venir s’expliquer.
La demande d’aide de la Pologne est maintenant soumise aux pays de l’UE, qui devraient donner leur accord d’ici quelques semaines. Le moment venu, la Pologne pourrait mettre fin à son opposition à l’introduction d’un taux minimum d’imposition des bénéfices pour les grandes multinationales. Selon des sources européennes, la Pologne bloque un accord attendu depuis longtemps sur ce point afin de forcer l’approbation de l’aide d’un milliard de dollars.
Maintenant que la demande d’aide de la Pologne a également été approuvée, seule la Hongrie, qui est également en conflit avec Bruxelles au sujet de l’État de droit, est encore dans la salle d’attente. Les Pays-Bas n’ont toujours pas soumis leur candidature, car elle a été retardée par le long processus de formation du cabinet.