Elon Musk veut racheter Twitter : quel est l’enjeu ?

Musk a informé ses 107,9 millions de followers mardi qu’il travaillait sur « X » – selon lui, « une application pour tout ». L’achat de Twitter accélérerait les plans pour une telle application globale, a écrit M. Musk.

Mais cela ne semble pas être la seule raison de son revirement. Les experts s’attendaient déjà à ce que M. Musk ait peu de chances de se dégager de l’accord. Bloomberg a écrit lundi, sur la base d’initiés, que des conseillers juridiques ont donc probablement poussé Musk à aller de l’avant avec cet achat.

Tout a commencé en avril, lorsque Musk a été invité à rejoindre le conseil d’administration de Twitter. Cela fait des mois qu’il achète des actions de la société. Musk a accepté l’offre, puis y a renoncé et a ensuite tenté de racheter l’ensemble de la plateforme.

De son côté, Twitter a d’abord refusé l’offre de rachat. Mais la société a fait volte-face lorsqu’il est apparu que Musk était sérieux et pouvait réunir les fonds nécessaires. Un accord a été conclu : Musk achèterait Twitter.

Puis Musk a fait sa prochaine pirouette. En mai, il a affirmé que l’estimation par Twitter du nombre de faux comptes et de comptes de spam actifs sur la plateforme était erronée. C’est devenu un jeu de oui ou de non qui s’est terminé en juillet. Musk a déclaré qu’il se retirait du rachat. « Twitter viole plusieurs dispositions de cet accord et semble avoir fait des déclarations fausses et trompeuses sur lesquelles M. Musk s’est appuyé pour conclure l’accord de fusion », avaient alors indiqué les avocats de M. Musk.

Le 17 octobre, Twitter et Musk devaient s’affronter pour la première fois devant un tribunal. On ne sait pas si cette affaire sera poursuivie. Musk a déclaré que l’accord serait conclu, à condition que les poursuites judiciaires soient arrêtées. Jusqu’à ce qu’il y ait un accord officiel, l’affaire devrait se poursuivre comme prévu.

Les experts ont déjà prédit qu’il sera difficile pour Musk de se sortir de cet accord. « C’est à Musk de prouver que les comptes de spam n’étaient pas seulement faux, mais que ce nombre a de sérieuses implications pour les revenus de Twitter », a déclaré l’un d’eux à l’AFP. Reuters. Dans des cas similaires par le passé, les juges se sont généralement prononcés en faveur du vendeur, en l’occurrence Twitter.

Musk a maintenant une nouvelle énergie et des projets qui lui donnent envie de conclure l’achat après tout. Il a d’abord voulu acheter Twitter pour « mieux exploiter le potentiel de la plateforme ». Il s’agissait notamment de faire plus de place à la liberté d’expression. Il voulait également attirer davantage d’utilisateurs et vendre des abonnements pour gagner de l’argent.

Il semble désormais considérer Twitter comme le point de départ de quelque chose de plus grand, qu’il appelle X. Musk a l’expérience de cette lettre. En 1999, il a cofondé X.com, une banque en ligne qui est ensuite devenue la célèbre plateforme de paiement PayPal.

L’application X pourrait ressembler à l’application chinoise WeChat, un service sur lequel M. Musk a émis des commentaires positifs à de nombreuses reprises. WeChat est essentiellement une application de chat, mais elle est utilisée (quotidiennement par plus d’un milliard de Chinois) pour bien d’autres choses.

Grâce à cette application, les utilisateurs peuvent, par exemple, faire des achats en ligne, lire les actualités, contracter un prêt, commander de la nourriture ou appeler un taxi de type Uber. Plusieurs types d’applications sont liés à WeChat et forment ensemble une « super application ».

On ne sait pas exactement comment Musk envisage l’avenir de Twitter et ce que sera exactement X. On en saura plus à ce sujet dans un avenir proche, sans doute via le compte Twitter de Musk. Du moins, si la prise de contrôle a vraiment lieu cette fois-ci.