Les derniers chiffres du Bureau néerlandais d’analyse de la politique économique (CPB) dressent un tableau sombre. Le pouvoir d’achat a été durement touché, la croissance économique ralentit et de plus en plus de personnes sont confrontées à la pauvreté.
C’est ce que l’on peut déduire de l’estimation dite d’août que le Bureau central du plan (BCP) a publiée vendredi matin.
Comme la vie devient plus chère, les gens dépenseront beaucoup moins dans la période à venir. « L’économie néerlandaise est sortie forte de la crise coronaire, mais le tableau est en train de basculer », écrit le CPB.
En début de semaine, l’économie était toujours en forte croissance. Cette année aussi, on s’attend à une augmentation considérable (4,6 %), mais pour l’année prochaine, la croissance va fortement ralentir et dépassera tout juste 1 %.
Les salaires augmentent, mais pas aussi vite que les prix. Cette année, l’inflation approche les 10 %, l’année prochaine, les prix devraient augmenter de 4,3 %.
L’inflation est principalement alimentée par le prix élevé du gaz. Le CPB s’attend à ce que le prix du gaz baisse légèrement l’année prochaine, mais qu’il reste largement supérieur à la moyenne de ces dernières années.
En conséquence, le pouvoir d’achat diminuera jusqu’à 6,8 % cette année et sera pratiquement stagnant en 2023.
À titre de comparaison, lorsque les partis de la coalition ont présenté leur accord en janvier, une inflation de 1,8 % a été prise en compte pour cette année. Tous les plans de pouvoir d’achat pour le mandat de ce gouvernement peuvent donc être mis à la poubelle.
La pauvreté augmente surtout chez les enfants
Le Bureau du Plan s’est penché pour la première fois sur l’évolution de la pauvreté. Logiquement, il augmente, car il faut de plus en plus d’argent pour acheter les produits de première nécessité.
L’année prochaine, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté passera à 7,6 % ; pour les enfants, il sera même de 9,5 %. Ces pourcentages seront probablement encore plus élevés car les personnes à faibles revenus dépensent relativement plus en frais d’énergie.
Selon la définition, vous vivez sous le seuil de pauvreté lorsque vous n’avez pas assez d’argent pour satisfaire vos besoins fondamentaux.
Les pénuries de main-d’œuvre et les profits élevés n’entraînent pas de hausse des salaires
Le faible taux de chômage semble échapper au tableau économique autrement sombre. Mais il y a un revers à la médaille : le marché du travail est tendu depuis un certain temps. Dans presque tous les secteurs, il y a des pénuries de personnel.
Malgré ce resserrement, les salaires augmentent, selon le CPB, « remarquablement peu ». Il y a cependant de la place pour elle, avec des « chiffres de bénéfices relativement favorables » pour les entreprises. Pourtant, selon les conventions collectives de travail conclues jusqu’à présent, les employeurs n’offrent pas aux (nouveaux) employés des salaires nettement plus élevés.
En début de semaine, le cabinet a appelé les employeurs à augmenter les salaires.
Ces chiffres sont traditionnellement le point de départ du cabinet pour les négociations sur le pouvoir d’achat pour l’année à venir. Ces plans seront présentés le Prinsjesdag (20 septembre).