Les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteindront un pic en 2025. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la crise énergétique qui en a résulté ont incité les pays à investir plus rapidement dans les énergies renouvelables. Selon un rapport publié jeudi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nous sommes encore loin d’avoir atteint les objectifs internationaux en matière de climat.
Pour la première fois, l’AIE prévoit que la demande de tous les combustibles fossiles – pétrole, gaz naturel et charbon – atteindra un pic. Les investissements dans les énergies renouvelables augmenteront de 50 % au cours des huit prochaines années pour atteindre 2 000 milliards de dollars (1 988 milliards d’euros) par an.
En particulier, l’utilisation de combustibles fossiles en provenance de Russie diminuera fortement. « Les marchés et les politiques énergétiques ont été modifiés non seulement temporairement par l’invasion russe en Ukraine, mais pour les décennies à venir », déclare Fatih Birol, directeur de l’AIE. Il s’attend à un « point de basculement historique et définitif vers un système énergétique plus propre, plus abordable et plus sûr ».
Si les pays s’en tiennent à leurs politiques actuelles, la demande de charbon atteindra un pic dès les prochaines années. Le pic de la demande de gaz naturel suivra vers 2030. La demande de pétrole continuera de croître jusqu’au milieu des années 30, estime l’AIE. D’ici là, les ventes de voitures électriques ne seront probablement pas suffisantes pour réduire cette demande.
L’objectif climatique n’est pas encore en vue
Ces prévisions sont plus optimistes que celles faites par l’AIE ces dernières années. Mais ils sont loin d’être suffisamment positifs pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Pour y parvenir et atteindre l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050, les émissions mondiales doivent être réduites de plus d’un tiers d’ici 2030.
À l’heure actuelle, le monde n’est pas en mesure de réduire les émissions de cette manière. Même si tous les pays tiennent leurs engagements internationaux en matière de climat, la réduction d’ici à 2030 est loin d’être suffisante.
Jeudi après-midi, le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publie plus de détails sur les émissions auxquelles nous pouvons encore nous attendre en 2030 et sur le déficit d’émissions qu’il faut combler pour respecter l’accord de Paris sur le climat.