Selon la Commission européenne, quelque 31 000 entreprises européennes sont encore sous contrôle russe. Dans les secteurs de l’immobilier, de la construction, de l’énergie et de l’hôtellerie, entre autres, de nombreuses sociétés sont entièrement ou partiellement détenues par des entrepreneurs russes.
Environ 1 400 des 31 000 entreprises seraient détenues par 33 amis d’affaires du président Vladimir Poutine. L’UE a déjà imposé des sanctions à ce groupe.
Aux Pays-Bas, le groupe maraîcher HAK, entre autres, compte un Russe parmi ses principaux actionnaires. Soit dit en passant, il ne figure pas sur la liste des sanctions.
D’autres entreprises ont fait faillite après l’invasion russe de l’Ukraine – comme l’Amsterdam Trade Bank – ou se sont séparées de leurs propriétaires russes. Le constructeur de yachts Heesen, par exemple, n’appartient plus depuis quelques mois à l’homme d’affaires Vagit Alekperov (photo de gauche).
Les Russes utilisent des hommes de paille et des intermédiaires
La Commission européenne soupçonne les riches Russes figurant sur la liste des sanctions de détenir des participations dans de nombreuses autres entreprises européennes. Mais ils peuvent rester dans l’ombre grâce à des intermédiaires, des hommes de paille, des sociétés boîtes aux lettres et des structures de propriété compliquées.
Selon Bruxelles, les constructions impliquant différentes sociétés peuvent bien dissimuler l’identité du propriétaire d’une société européenne. « En conséquence, ils continuent de servir à canaliser des centaines de millions d’euros », indique un rapport de la Commission sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Les entreprises des Russes frappées par les sanctions de l’UE sont pour l’essentiel gelées. C’est ce qui s’est déjà produit pour des milliards d’euros depuis fin février, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine.
La Commission européenne envisage de vendre ces entreprises et d’utiliser le produit de la vente pour aider l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie.