Les ménages à faible revenu vont bénéficier d’un peu plus d’air grâce aux plans annoncés par le cabinet le jour du budget. Il s’agit notamment de salaires et d’avantages sociaux minimaux plus élevés et d’une allocation de loyer et de soins de santé plus importante. Pourtant, le nombre de ménages ayant du mal à joindre les deux bouts dépassera le million dès cette année.
Les personnes âgées vivant seules et percevant le salaire minimum seront les plus avantagées l’année prochaine. Ils peuvent s’attendre à une augmentation de 12,7 %. Une personne seule au salaire minimum peut espérer une amélioration de 12,2 %. Jan Modaal – une personne seule avec des enfants – recevra un supplément de 7,3 %. C’est ce que rapporte le Bureau néerlandais d’analyse de la politique économique (CPB) sur la base d’un examen des plans.
Le cabinet libère quelque 17 milliards d’euros pour l’année prochaine afin d’aider en particulier les personnes à faibles et moyens revenus en raison de la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Par exemple, de l’argent sera libéré pour le maintien de l’allocation énergétique de 1 300 euros par les municipalités, une augmentation du budget lié aux enfants et une augmentation de l’allocation de soins. En outre, le gouvernement prévoit de réduire les taxes sur les carburants.
« Grâce à ces mesures, nous voyons en moyenne une image positive du pouvoir d’achat des ménages l’année prochaine », ont écrit les ministres Karien van Gennip (Affaires sociales et Emploi) et Carola Schouten (Pauvreté, Participation et Pensions) dans leur budget mardi.
La baisse du pouvoir d’achat cette année n’est pas compensée
Le programme de soutien ne compensera pas la forte baisse du pouvoir d’achat de 6,8 % enregistrée cette année du jour au lendemain, soulignent les ministres. » L’image du pouvoir d’achat en 2023 doit donc être considérée en lien avec l’année dernière. Par exemple, il existe de grandes différences dans la façon dont l’augmentation des factures d’énergie affecte certains ménages. Cela dépend fortement du type de contrat, de la consommation et du type de foyer dans lequel on vit. »
Le président du syndicat De Unie, Reinier Castelein, ne sait pas encore à quoi ressemblera réellement le pouvoir d’achat. « Tout n’a pas encore été mis au point et calculé, de sorte que l’effet sur le pouvoir d’achat n’apparaîtra clairement que dans les semaines à venir », a-t-il déclaré. Cela rend extrêmement douteux le redressement promis du pouvoir d’achat des revenus moyens et supérieurs. »
Le nombre de ménages en situation de pauvreté augmente cette année
Le nombre de ménages confrontés à la pauvreté passera à plus d’un million cette année, estime le CPB. Bien entendu, la facture énergétique élevée joue également un rôle important dans ce domaine. Les interventions du gouvernement, telles que l’augmentation du salaire minimum et la création d’une allocation énergétique, permettront de réduire un peu la pauvreté aux Pays-Bas l’année prochaine.
Toutefois, plus de 800 000 ménages auront encore du mal à joindre les deux bouts l’année prochaine. Ce faisant, le CPB maintient la limite d’un revenu de 1.533 euros par mois. Plus de 200 000 enfants font partie d’un tel foyer.
Une récession mineure n’est pas exclue
L’inflation élevée affecte également la croissance économique. Il tombe presque à plat dans la seconde moitié de cette année. Bien que l’économie connaisse une croissance de 4,6 % cette année, cela est presque entièrement dû à un premier semestre favorable en 2022. Le CPB n’exclut pas une récession mineure, dans laquelle l’économie ne parvient pas à croître pendant deux trimestres consécutifs.
Il y aura une certaine reprise l’année prochaine, avec une croissance attendue de 1,5 %. Si l’économie connaît une légère croissance l’année prochaine, c’est grâce aux mesures annoncées par le gouvernement.
Le CPB indique que ses prévisions sont plus incertaines que les autres années. Cela est dû en partie aux prix de l’énergie, qui augmentent et diminuent rapidement. En outre, les chiffres du CPB ne reflètent pas encore le récent projet du cabinet d’introduire un plafond sur les prix du gaz et de l’électricité.